Le commencement ou comment faire du neuf avec des ruines...

Ca pour s'être fait avoir...elle c'était bien fait avoir...à deux qu'ils s'y étaient mis pour lui coller ce bébé dans les pattes...et depuis ce matin qu'elle visitait ce champs de ruines...elle allait de certitudes en certitude...on était pas sorti de l'auberge...

A perte de vue des murs en décrépitude avancée...de la poussière...de la crasse en surabondance...et de soldats...point du tout...des fenêtres cassées...des portes qui pendaient lamentablement sur leurs gonds...des escaliers qui menaient dans le vide...des planchers vermoulus...et par contre une luxuriante verdure qui s'invitait sans façon par chaque petit interstice de la façade...

Elle fronça le nez...et eu vaguement l'impression que venait de lui confier un squelette en lui ordonnant de lui rendre la vie...

Elle jeta un coup d'oeil sidéré à sa demoiselle de compagnie qui bien évidemment allait la suivre dans cette nouvelle aventure...

Vous croyez qu'on arrivera à en tirer quelque chose ?

Elle jeta un nouveau coup d'oeil à la batisse et aperçu les portes extérieures murées et une partie des fenêtres condamnées...

Cela s'annonce rude....

Etait ce une impression ou L'infirmière en chef avait décidé de chercher une nouvelle occupation... et de taille celle ci.
Aéliana se dit :

Là... je ne vois pas trop l'intérêt de me demander et me donner des charges à revendre si à côté, Ma Dame cherche à s'occuper de cette manière... Je sens que je vais encore en avoir pour mes frais, moi...

Aéliana regardait désespérément si une petite chose pouvait encore être récupérer... infime chose ridicule, juste pour sauver les apparence

Infirmière en chef...

Grand sourire, cela l'amusait de la nommer ainsi, un petit changement n'a jamais fait de mal.

Ne serait il pas plus sage de tout...

Vous croyez qu'on arrivera à en tirer quelque chose ?

Infirmière en chef, oui encore une fois, on allait l'entendre, mais elle ne put continuer.

Cela s'annonce rude....

Infirmière en chef, si peu infirmière en chef.

Elle ne voulait pas rajouter autre chose, elle s'attendait une nouvelle fois à être coupée.

Blanche vit deux femmes dans le champ devant la caserne. Elle reconnut la comtesse Mormynette et sa demoiselle de compagnie, Aéliana. La jeune fille s'avança à leur rencontre et les salua :

- Le bonjour à vous mes dames et bienvenu ou re bienvenu ici ! Vous ne devez plus reconnaître grand chose de la caserne. J'ai tout de même procédé à quelques réparations dans les écuries. C'est peu, certes, mais l'eau ne s'y écoule plus, c'est toujours ça. En tout cas si vous désirez que je fasse quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'appeler.

La blondinette se mit à rire :

- Mais je ne transporterai rien de trop lourd par contre ! Je ne voudrais pas devenir inutilisable pour la caserne. Dans tous les cas, je suis ravie que vous soyez toutes deux infirmières ! Je suis un peu hypocondriaque, j'aime à être souvent rassurée sur mon état de santé. Cela dit, il va falloir trouver un endroit sec pour installer l'infirmerie, jusque là nous étions sous une tente.

Sursauta en s'entendant interpellée...

Comment ? il y a avait tout de même quelqu'un de vivant dans cet espèce de taudis ?

L'écurie ? ah oui l'écurie...bon il y avait déjà tellement de choses à faire pour la caserne...enfin si l'écurie était hors d'eau...c'était déjà un bon point...

C'est parfait soldat...nous laisserons pour l'instant les écuries de côté je crois qu'il va déjà nous falloir trouver de quoi nous coucher nous même...

Elle jeta un nouveau coup d'oeil à la bâtisse essayant d'imaginer ce qu'elles pourraient bien en faire...un corps de bâtiment central sur deux étages...deux ailes...

Bon pour ce qui est de l'infirmerie...

Hum...et bien nous pourrions peut être l'installer au rez de chaussée de la bâtisse centrale...qu'en pensez-vous ? demanda t 'elle en s'adressant aux deux femmes ?

Aéliana n'avait pas entendu des pas se faire... Faut dire qu'avec un vent de silence pareil, qui aurait osé s'aventurer dans ces ruines ?
Un tantinet surprise de voir une âme vivante en ce lieu, elle apporta attention à cette dernière.
Comme d'habitude, elle laissa Sa Dame, l'infirmière en chef s'exprimer.
Seul un sourire de politesse permettait de voir qu'elle n'ignorait pas la nouvelle venue... enfin l'ancienne venue... enfin bon, c'est compréhensible.

Bon pour ce qui est de l'infirmerie...

Hum...et bien nous pourrions peut être l'installer au rez de chaussée de la bâtisse centrale...qu'en pensez-vous ?

Hum... le fait que ce soit au rez de chaussé peut poser des problème.
Les soldats ont une tendance à fuir dès qu'on a le dos tourné... Je n'ai jamais su pourquoi...
Mais d'un autre côté, les voir sauter du premier étage par la fenêtre, ne me convient guère plus.
Si on ajoute à cela qu'il faille les soulever jusqu'au premier...
en effet, sage décision du rez de chaussé.
Pour la bâtisse centrale, cela évitera qu'il fuit trop vite. Nous pourrons les rattraper plus rapidement.

Aéliana sourit, en se demandant comment l'infirmière en chef pouvait réfléchir aussi vite.
Cela devait être pour cette raison qu'elle était devenu si vite infirmière en chef.
Elle n'arrêtera jamais d'être surprise par Sa Dame.

- Nondid'ju de goedferdoom!

Pino s'extirpait tant bien que mal d'un bosquet de ronce en jurant et en maudissant ces saloperies d'épines qui ne servaient qu'a emmerder les gens, en donnant des coups de bâtons a un buisson qui semblait lui en vouloir personnellement.

Après de longues secondes de lutte acharnée, qui vu l'Anversois sortir vainqueur de ce combat, non sans y prendre quelques cicatrices le long des bras et sur la joue droite, Pino rangea son bâton dans son dos en donnant le dernier petit coups de pied vengeur qui acheva le buisson.

Il se retourna fier de sa belle victoire et s'aretta net, se retrouvant face aux trois charmantes Anversoises qui formaient la nouvelle équipe d'élite de la caserne d'Anvers.

Il fit un grand sourire niais en se grattant la tête.

- Héhéhé... heu... ca va bien?" dit-il essayant de ne pas trop paraitre gêner.

- J'viens vous aider a réhabiliter les lieux

Blanche vit arriver Pino avec un grand sourire. Elle répondit à sa question d'un ton taquin :

- Oh oui viens donc nous avons besoin d'un homme fort ! Alors il faudrait que tu nettoies les écuries, que tu changes les carreaux de la salle de garde, que tu répares les barrières du champ d'entraînement, que tu fasses une grande table et des bancs pour la salle à manger, ceux que nous avions étant hors d'usage, que tu repaves la cour, que tu désherbes le jardin, que tu répares les quelques gradins du champ d'entraînement toujours, et que tu fabriques quelques cibles pour l'archerie. En tout cas ceci pour commencer. Et après tu pourras m'ausculter, j'ai quelque faiblesse dans le bras gauche.

La blonde d'Anvers était ravie : la caserne se repeuplait peu à peu. Dès son retour à Anvers, elle contacterait les nouveaux arrivants pour leur offrir l'opportunité de devenir soldats. Il est vrai que certains ne savaient même pas qu'il y avait une caserne dans la ville. Probablement ne lisaient-ils pas avec assez d'attention les messages envoyés.

Aéliana sourit.

Doucement, sinon il va fuir en courant...

Elle rit.

Quand à ausculter, j'ai peur que cela soit dangereux si maintenant les soldats prennent soin des autres soldats.
Que va-t-on devenir Ma Da... Infirmière en chef ?

Aéliana se tourna vers la comtesse, le sourire était revenu.
Un rien pouvait la mettre de joie apparemment.

Sursauta une nouvelle fois...décidemment c'est une manie chez les soldats d'Anvers de surgir à l'improviste...à moins que ce ne soit une tentative pour se débarasser d'elle en lui faisant frôler la crise cardiaque toutes les heures...ils en seraient pour leur frais...son coeur était de pierre...

Ah Pinot...mon vieil ami...tu as retrouvé le chemin de la caserne ?

Elle laissa aller un moment son regard entre lui et Blanche...se demandant si elle ne devrait pas examiner le centre de la main de cette dernière de toute urgence...puis elle fronça le nez se souvenant du rapport d'Aeliana au sujet de Blanche...

Blanche ? je crois qu'il serait opportun que nous ayons une petite discussion au sujet de la garde que vous n'avez pas effectuée...cela n'est pas tolérable...et vous comprendre que la première corvée de cette caserne vous est attribuée d'office...allez hop damoiselle...corvée de pluches sur la place du village ! Vous aurez ainsi tout le temps de faire connaitre notre belle caserne...

Pinot ? Vous nettoierez à l'aide d'Aeliana les abords de la caserne...cela me semble de première urgence...sinon nous finirons pas ne même plus retrouver nos murs...

Elle avait bien conscience de se montrer un peu dur...mais la situation l'exigeait et elle ne se déroberait pas...La caserne portant le nom de son frère retrouverait son lustre d'antant...même si elle devait y mourir à la tâche...

- Oui enfin, il ne faut peut être pas exagéré, il ne s'agit que d'une simple étourderie. Ensuite, je pense qu'il est bien plus intolérable de laisser un soldat totalement inexpérimenté seul pendant des mois dans cette caserne, alors que tout le monde était au courant de cette situation.
J'ai déjà parlé de cette sanction avec dame Aéliana et je ne dis pas que je ne la mérite pas. Mais votre réaction est réellement disproportionnée, et il n'est pas nécessaire de me juger ainsi, comme si j'avais commis une trahison.

Ah Pinot...mon vieil ami...tu as retrouvé le chemin de la caserne ?

oui, oui... J'ai entendu dire que la caserne d'Anvers était devenue fantomatique et qu'il y manquait un atout de charme mâle parmis toutes ces joiles dames et demoiselles. Dit-il dans un sourire avant de se tourner vers Blanche.

Il l'ecouta attentivement. Son sourir s'effaca au fure et a mesure qu'elle ennocait ma liste des choses a faire, son teint devint blême, et une grimace se dessinnait petit a petit tandis qu'il sentait déjà les cloches et les courbatures l'attaquer avant l'heure.

Quand elle eu fini, il souffla un coup et marmonat entre ses dents des paroles innaudibles parlant de pigeon, d'esclave et de salaire en forme de bisous.

Pinot ? Vous nettoierez à l'aide d'Aeliana les abords de la caserne...cela me semble de première urgence...sinon nous finirons pas ne même plus retrouver nos murs...

Il oppina du chef en signe d'acquiescement en se retroussant les manches.

Lève un sourcil au discours de Blanche...

Parce que vous trouvez qu'abandonner ses camarades sur les remparts relève de la simple étourderie ? Il est heureux que les brigands n'aient pas, par étourderie, décidés de nous attaquer...morts par étourderie n'est pas la fin la plus honorable qui soit vous en conviendrez.

Comme vous conviendrez que l'on ne peut me tenir pour responsable des lacunes de l'armée flamande qui, je le conçois, ne s'est pas comportée envers vous comme elle l'aurait dû.

Je ne suis pas tout le monde et je n'étais pas au courant...là encore j'en suis désolée...croyez-le...

Cela vous exonère t-il de vos responsabilités pour autant ? et si oui expliquez-moi la conduite qu'il me faudra tenir vis à vis de vous ou de futurs camarades lorsqu'ils s'endormiront au pied d'un arbre...un soir de garde ?

Etre responsable n'est pas un poste facile, cela oblige souvent à des décisions que celui qui subit juge disproportionnées mais imaginez la situation contraire. Si vous ne pouviez être certaine de vos hommes...leur confier votre vie les yeux fermés...quelle sorte d'armée dirigeriez-vous ?

Je suis de la vieille école...celle de la discipline militaire...celle où on obéit et exécute... On est venu me chercher pour que je redonne vie à cette caserne et j'y emploierai toute mon âme.

Un jour peut être je mènerai mes hommes au combat comme je l'ai toujours fait. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'ils rentrent vivants. Mais cela exige de la discipline et je me dois de l'inculquer à mes hommes. Alors certes cette mésaventure n'est point grave...elle est juste le reflet d'un état que je me dois de corriger.

J'espère que vous le comprendrez et considérerez cela plus comme un apprentissage que comme une punition.

La Comtesse adressa au jeune soldat un sourire qu'elle espérait encourageant et se tourna vers Pinot qui déjà desherbait. Elle poussa un petit soupir devant l'ampleur de la tâche qui l'attendait et s'étant munie de gants lui emboita le pas...

- Je n'ai jamais dit que cela m'exonérait, bien au contraire, j'accepte totalement la punition et la trouve totalement justifiée. Mais me dire que mon attitude est intolérable, là... Ce qui aurait été intolérable c'est de démissionner quand j'étais seule mais je ne l'ai pas fait, malgré l'envie que j'en avais. Je ne conteste pas la punition, je la comprends tout à fait, mais l'impression que vous me donnez d'avoir commis un crime de guerre.
Je vais même vous dire, je m'attendais à autre chose qu'éplucher des pommes de terre, ce que j'ai fait toute seule pendant des mois à la caserne. Enfin bon, je comprends, voilà, c'est le principal.

La jeune fille partit rejoindre ses pommes de terre, légèrement irritée de la réaction de la comtesse, qu'elle appréciait pourtant et dont elle était heureuse de la venue. Elle n'avais commis aucun crime, loin s'en fallait, contrairement à certains soldats qui l'avaient trahie, elle, en désertant la caserne et en la laissant seule.

Levant les yeux de son carré de verdure la Comtesse regarda s'éloigner la jeune soldat avec un sourire aux lèvres... Une jeune femme de caractère mais un peu prompt à la réplique...ça lui passerait avec le temps...cela n'en restait pas moins un bon élément puisque capable d'accepter la contrainte d'une punition et d'en reconnaitre le bien fondé.

Elle se prit à espérer pouvoir donner à la caserne de son frère son lustre d'antant...

Ses yeux se posèrent à nouveau sur la végétation envahissante...elle eu un soupir...et reprit de plus belle son desherbage...

Aéliana n'avait rien dit quand les ordres se donnèrent, mais elle n'en pensait pas moins.

Oui.. enfin, pas sure de qui à la pire punition là...
C'est un soldat qui ne suit pas les ordres et c'est les autres qui ont un travail à donner mal au dos en fin de journée.

Aéliana ne s'exprima pas mieux quand elle écouta la conversation entre le soldat fauteur et le supérieur.

Il faudra que j'ai une discussion sur le fait qu'un ordre est un ordre, qu'il soit bien donné ou non, on n'a pas à se plaindre de la manière donnée.

A coup de faux, a coup de bâton, le désherbage de la caserne avançait. Ce qui était bien lorsque la végétation est luxuriante, c'est qu'on pouvait voir ou l'on passait, et lorsque l'on se retournait, on avait l'impression de bien avancer dans la tache. En apparence bien sur. Car l'ampleur du travail était tel que Pino soupirait toute les dix minutes, enlevant les épine qui s'enfonçaient dans ses mains calleuse.

Un petit tas de crasses et de mauvaises herbes commençait a s'élever, et Pino ne rêvait que d'une chose, y bouter le feu, se venger enfin de ces maudites crasses, y faire rôtir un demi cochon et se tirer une bonne bière fraiche bien méritée.

Il resta songeur quelques secondes avant de se remetre de plus belle a la tache, comme un âne courrant après sa carotte

Aéliana fatiguée comme jamais se permit une question :

Hum... il me semble qu'avec tout cela en friche, on en oublie le plus important...
Où sera donc placée la taverne ?

Le travail avait bien avancer, toute la caserne s'y etait attelé, suant sang et eau, lutant avec bravoure contre la flore envahissante et epineuse qui, petit a petit battait retraite devant la hargne et l'envie d'en decoudre que montreint les Anversois. Ils se donnèrent a fond, mais cela n'avais pas empecher certains de rester lucide.

Hum... il me semble qu'avec tout cela en friche, on en oublie le plus important...
Où sera donc placée la taverne ? Demanda Aéliana.

Pino releva la tete... laissant quelques seconde de repis a une ortie qui avait oser lui chatouiller les molets et qui venait de se faire aracher a coups de batons vengeur de Pino.

Oui... c'est vrai ca... la taverne...

D'un coups, il abregea les souffrence de l'ortie et s'avance vers un mur.

Si je me rapelle bien... Il passa ses mains dans le lier qui fillait le long des grosse pierrese, avancait en tatonnant puis sembla toucher quelque chose de dur.

Aaaah... j'l'ai trouvé. Il ecarta le lier et laissa apparaitre une petite porte en chene.

J'sais pas ou on fera la taverne... mais j'ai retrouver de quoi la remplire. Dit-il dans un sourire. C'est la cachette de Barty, et je suis sur qu'elle doit etre encore pleine de fut et de bouteilles.

Pleins d'entrain, il essayat d'ouvrire la porte, mais celle ci resta fermée. Il s'enerva, jura, s'acharna dessus mais rien n'y fait, la porte ne ceda pas et Pino restadevant, tout penaut, certains qu'un tresors se trouvais a quelques pas d elui, mais incapable d'y toucher.

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