Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459

L'allégeance avait été dite, sa voisine rapidement délivrée de sa position ô combien inconfortable. Elle-même avait passé de bien bien trop longues minutes, déployée dans une révérence parfaite, au supplice et à la crainte de ne point arriver à se relever, l'allégeance acceptée.

Elle se dirigea vers le buffet, avec toujours cette étrange impression d'être comme sondée, une sorte de message muet peut être... Elle se servit une généreuse chope de blonde, puis lui vint l'idée de s'en resservir une, et d'en porter une à la Comtesse de Hoorn. Non sans appréhension. Après tout, elle ne se connaissaient guère et aborder d'aussi dignes personnes la rendait quelque peu nerveuse.

Ainsi s'approcha-t-elle du fauteuil comtal, tendant une chope à sa vénérable occupante.

Voilà de quoi vous rafraîchir, Comtesse, de la bonne bière blonde flamande, de ma production.

Elle avait parlé doucement, d'une part afin de ne pas déranger la suite de la cérémonie et d'autre part afin de ne point paraître intrusive.

CLANG ! CLANG ! CLANG !

Quelle idée de se barder de fer lorsqu'on n'a qu'à déposer un pli sous le nez d'un héraut ! Hormis faire peur aux gosses - ou aux dames -, cela ne servait strictement à rien. Venait-elle frapper quelque criminel ? Remettre d'aplomb un hérétique en lui fendant le crâne ? Non. Alors, pourquoi Krystel avançait-elle dans une telle tenue pour se présenter devant une noble assemblée ? La réponse était simple : pour le décorum.

La vanillée était plus ou moins en guerre - plus que moins, d'ailleurs -, et la jeune fille était Blanche et cantonnée à des tâches, disons... médicalement délicates. C'était donc par utilité, et parce qu'elle n'avait pas le temps de se changer, que Krystel portait sur elle plus de fer que n'en contenait la mine de Tournai. C'était aussi par précipitation qu'elle ne laissa pas à l'huissier le temps d'épeler son nom. Elle entra comme une trombe (ou presque) dans la salle des allégeances, et se dirigea droit vers Flandres, sans même prendre le temps de porter un regard sur l'assistance ou sur le buffet. Elle inclina légèrement la tête, déposa le pli.

Citation :: Moi, Armoria de Mortain,

De par mes terres d'Ath, jure - comme toujours le fis - allégeance aux terres, à la Couronne et au Comte des Flandres, dict Skal Mirolis, lui assurant de par mon serment aide, conseil et soutien armé. Que pour félonne sois tenue si ce vœu venais à dénier, devant Dieu et les hommes.

Fait à Sémur le 17 d'août de 1459
Armoria de Mortain

Ceci fait, puisqu'il fallait attendre réponse, elle jeta un regard vers le trône comtal. Tiens, le T.T.T (Terrible Trublion Tournaisien) était à deux pas du Comte. S'ils n'avaient pas été amis, Krystel aurait pu croire qu'ils étaient dans la même pièce pour se battre. Elle remonta sa cape frappée de l'écu de son Ordre, et plissa le nez pour mieux voir les gens qui étaient dans les parages. Pas de cétacé. C'était déjà ça.

Arielle sentit son coeur s'arrêter lorsqu'elle aperçut la vicomtesse de Lannoy se diriger directement vers elle, comme si elle avait pu lire dans ses pensées. Voilà! Voilà! Elle savait quelque chose! Quelque chambrière avait bavardé, ou bien le Cerf lui-même s'était-il confié... Il était tellement vantard, il avait certainement tout dit, embelli son rôle, aaaaargh le misérable! Son terrible secret était éventé!

Le teint de la vénérable comtesse était passé du pâle au blême, puis au rouge, si bien que sa carnation faisait à présent un joli contraste avec la blancheur immaculée de sa chevelure. Elle voulait s'enfoncer dans son fauteuil pour y disparaître tout à fait, loin de ce regard qui... ce regard qui... qui en fait n'avait rien d'hostile ou de méprisant. Battant des cils, la comtesse prit une seconde avant de comprendre ce que la dame venait de lui dire tout en douceur. Une bière? Elle lui offrait à boire?

Oh, ma Dame, je... murmura-t-elle.

Une inspiration, une expiration. Il fallait qu'elle se calme, qu'elle retrouve la maîtrise de son visage.

Je vous remercie, c'est fort aimable à vous! Votre propre bière, de surcroît!

Prenant la chope, elle eut un sourire nerveux et, d'un geste, invita Rosa à s'asseoir près d'elle. Déjà, sa frayeur se dissipait à la vue de ces traits amènes, où elle continuait néanmoins de fouiller à la recherche de quelque trace d'hésitation suspecte. La dame était avenante, certes, d'une beauté mûre, rayonnante et coquette. Arielle n'avait aucun mal à l'imaginer en compagnie de son défunt époux, qui avait dû être bien fier d'un tel parti. Étonnant tout de même qu'il ait accepté le mariage, lui qui semblait si peu épousable...

Et enchantée de vous encontrer, Vicomtesse de Lannoy, murmura-t-elle en détachant involontairement les syllabes. Elle leva son verre pour trinquer discrètement, puis porta le liquide à ses lèvres. La bière était bonne. De la vraie bière flamande, comme Arielle en buvait si peu!

C'est délicieux.

Surmontant l'horreur que ses souvenirs suscitaient en elle, Arielle ne pouvait s'empêcher de se sentir curieuse, à présent que la veuve était devant elle. S'étaient-ils aimés? L'avait-il rendue heureuse? Avaient-ils eu des enfants? De quoi était-il mort, au juste? Les nouvelles qui avaient filtré des commérages de ses domestiques avaient peu renseigné la comtesse, qui vivait loin des mondanités depuis longtemps. Elle avait accueilli la nouvelle du décès avec une infinie tristesse, mêlée d'un frisson de dégoût. À l'époque, elle n'avait pas cherché à en savoir plus. Les morts étaient bien là où ils étaient.

Sans s'en rendre compte, Arielle dévisageait son interlocutrice.

Enchantée de vous encontrer, répéta-t-elle machinalement. Elle ne savait que lui dire, ayant peur de se trahir. Une nouvelle gorgée de bière lui donna pourtant l'audace de lancer une question dans un murmure:

N'êtes-vous pas la veuve de feu Louis-Hubert d'Harlegnan?

La Comtesse a l'air las, sembla passer par diverses couleurs lorsqu'elle l'approcha. Rosa ne put manquer de s'inquiéter sur sa santé. Après tout elle était médicastre et il serait fâcheux qu'une telle Dame se sentit mal. A un certain âge, les longues cérémonies n'étaient guère recommandées. Heureusement sa meilleure potion était déjà entre les frêles mains de la Comtesse. Frêles mais non point trop pourtant. L'on sentait qu'elles avaient beaucoup de force intérieure.

L'invitant à s'asseoir et à l'air un peu, comment dire, étrange de sa voisine, la Blonde des Flandres se dit que ce n'était peut être pas une question de santé. Après tout elle avait perdu son époux, relativement récemment. Perdre son conjoint était une dure épreuve dont on ne se remettait jamais complètement. Surtout lorsqu'on avait été heureux. Elle pouvait en témoigner.

Enchantée de vous encontrer
N'êtes-vous pas la veuve de feu Louis-Hubert d'Harlegnan?

Un air nostalgique mais apaisé naquit sur son visage. Son veuvage ne datait pas d'hier, elle pouvait en parler sans éveiller des sentiments par trop douloureux.

Si fait, Comtesse, je suis Rosa d'Harlegnan, veuve du Cerf. Vous avez dû bien le connaître je présume?

La question pouvait paraître un peu idiote mais les générations passaient si vite que de moins en moins de monde était en relation avec ce qui constituait son univers de sa jeunesse et du temps de leur mariage, il passait tellement de temps à Paris, que peu de flamands, restés au pays ne le connaissaient réellement.

Un regard rapide et fugace sur l'assemblée, rien ne bougeait en particulier, le calme plat. Il se replongea dans son registre quand un homme aux couleurs de Termonde fit son apparition. Celui-ci le remit le pli écrit par son maitre, après en avoir prit connaissance, il le tendit au Comte en disant :

Voici !

Spoiler:

Décidément, tous les messagers arrivaient en même temps. Un autre, aux couleurs prestigieuses, s'avança et le salua. Il lui remit le document bien protégé pour la course. Ascalon en prit connaissance et le déposa juste à côté de celui qu'il venait d'avoir entre les mains... à peines quelques minutes auparavant.

Spoiler:

Nombre de messages : 625 Date d'inscription : 22/02/2009

Arrivant bien en retard pour cause de... vacances (et ouais !), Ascalion arriva dans une salle déjà bien remplie. Des messagers faisaient la queue devant le Héraut mais le Comte, lui, était libre. Tant mieux ! Au risque de passer pour un malpoli (il saluerai les autres plus tard), il se dirigea directement vers Skal, et posa un genou à terre.

Moi, Ascalion d'Abancourt, Vicomte de Valenciennes et Seigneur de Steenbecque, vous reconnait comme Comte de Flandres légitime et vous prête allégeance. Je vous promets aide, respect et conseils.

quatre nouveaux courriers venaient de faire leurs apparition devant le comte et il profita du petit blanc pour y répondre.

Citation :: A vous, Lafred Van Artevelde ainsi qu'à votre époux Doudou de la Mirandole Vicomte et Vicomtesse de Tourcoing, Baron et Baronne d'Artevelde et Seigneur et Dame d'Audernarde, j'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance.

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges (bien que ça ne soit pas conforme avec la date de votre missive, la cérémonie est censée se passer le 17 août)
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Citation :: A vous, Armoria de Mortain,
j'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance pour vos terres d'Ath.

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Citation :: A vous, Sardanapale de Hauteville, Vicomte de Termonde et Seigneur de Meteren, j'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance.

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Citation :: A vous, Uruk de Margny-Riddermark, Prince de Condé,
J'accepte vote allégeance vos terres du comté du Hainaut et vous promets en retour justice, protection et subsistance.

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges (bien que ça ne soit pas conforme avec la date de votre missive, la cérémonie est censée se passer le 17 août)
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Il en profita également pour demander à un valet qui se trouvait ici pour prendre soin que le buffet soit toujours remplis, de lui apporter quelque chose à grignoter. Il n'y avait pas de raison que seul les nobles Flamands pouvaient se servir au buffet.

Ascalion venait de faire son apparition, son juge pour ce mandat et colistier.
Il le salua et le laissa faire son allégeance pour pouvoir lui répondre ensuite.

A vous, Ascalion d'Abancourt, Vicomte de Valenciennes et Seigneur de Steenbecque, j'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance pour l'ensemble de vos terres Flamandes.
Que ce mandat soit bénéfique pour notre comté avec votre aide.

Accolade vassalique et c'était parti pour patienter encore un peu, le temps que les retardataires fassent leur apparition.

Rosa a écrit:: Si fait, Comtesse, je suis Rosa d'Harlegnan, veuve du Cerf. Vous avez dû bien le connaître je présume?

Pourquoi me demandez-vous cela?!? répliqua Arielle en se raidissant, alarmée. Puis elle rougit à nouveau, le regard détourné vers les - rares? - nobles qui arrivaient en la salle de cérémonie.

Hum hum... Pardon, je... Oui, enfin, non. Je l'ai peu connu.

C'était là un sujet très glissant pour la comtesse de Hoorn, qui regrettait un peu de l'avoir abordé. Avait-elle bien connu le Cerf? Certes! Beaucoup plus qu'elle ne l'aurait dû! Enfin, d'une certaine manière. Néanmoins, il était resté pour elle un être mystérieux, un symbole impénétrable de sa propre folie, de sa culpabilité écrasante.

Elle jeta un oeil vers Rosa, se demandant jusqu'à quel point sa question était innocente. Pourtant, la vicomtesse semblait dénuée d'intentions malicieuses. Quelque douce mélancolie flottait sur ses traits harmonieux. À n'en pas douter, la veuve du Cerf avait gardé de tendres souvenirs de son truculent époux. Arielle ne connaissait que trop bien ce sentiment, étant déjà veuve elle-même par deux fois.

C'était un homme... Une hésitation. ... plus grand que nature. Il... Il était incontournable.

Comment se montrer aimable sans trop en dire? Comment parler de l'homme sans révéler le crime?

Nous nous sommes brièvement côtoyés à l'Académie royale, et chez des amis communs. Je l'ai... euh... Je suis arrivée en Flandres pour la première fois alors qu'il en était le comte.

Trop de détails! Il fallait changer de sujet immédiatement!

Mais hum... Vous, ma Dame, comment... comment allez-vous?

Arielle_de_Siorac a écrit:: Hum hum... Pardon, je... Oui, enfin, non. Je l'ai peu connu.

La Blonde ne put cacher un peu de désappointement. Ceux qui l'avaient vraiment connu n'étaient que trop rares, et de plus en plus. Hélas. D'autant qu'elle-même ne connaissait pas grand chose de sa vie "avant elle" et de celle qu'il menait à Paris, mis à part que le nombre de ses conquêtes avait été vaste avant ses épousailles. Elle était en tout cas à bien des lieues des préoccupations de la Comtesse qui la chamboulaient à ce moment précis.

C'était un homme.. ... plus grand que nature. Il... Il était incontournable.

Elle hocha la tête, l'air songeuse.

Un grand homme en effet, il ne laissait personne indifférent. Soit on l'aimait, soit on le haïssait. Je l'aimais mais malheureusement pour moi il passait le plus clair de son temps à travailler à Paris.

Nous nous sommes brièvement côtoyés à l'Académie royale, et chez des amis communs. Je l'ai... euh... Je suis arrivée en Flandres pour la première fois alors qu'il en était le comte.

Son visage s'éclaira. D'heureux souvenirs venaient de cette période mentionnée.

A cette époque là, j'étais Bourgmestre de Tournai, le Dauphin venait visiter les Flandres, un bal avait été organisé, nous avions dansé ensemble, c'est là que nos regards se sont croisés...

Le regard amoureux rejaillit soudain dans ses yeux. C'était le temps où tout alors semblait plus simple, les gens plus heureux, le temps où elle s'était fait remarquer par le Comte Louis-Hubert...
La joie la rendait disert. Elle s'en rendit brièvement compte et s'excusa auprès de son aînée.

Pardonnez-moi si je m'épanche un peu trop, je n'ai que très rarement l'occasion d'évoquer le souvenir de mon époux... Nous avons un fils prénommé Balthasar Maximilien Kremroat d'Harlegnan. Il est actuellement en formation auprès des moines les plus érudits.

Un sourire, avant de reprendre, l'excitation un peu retombée.

Je vais très bien, grâce à Sainte-Illinda qui me prête santé, et grâce à la bière, qui la conserve. Et vous-même, Comtesse? Ce n'est que trop peu que nous avons la joie de vous voir parmi nous...

A peine des missives scellées, qu'une autre venait se rajouter. En effet, un messager à fière allure pénètre dans la salle et se dirige tout droit vers le héraut. Celui-ci lui remit un pli. Ascalon en prend connaissance et le pose aux côtés de celles qui sont prêtes pour être envoyées en réponse d'acceptation.

Spoiler:

La pluie se fracasse avec violence contre la voiture qui roule à vive allure dans les rues de Bruges , les passagers sont balancés sans ménagement. L'homme essaie de serrer contre lui son épouse tout en grognant . Chaque mouvement brusque ne fait que resserrer l'étreinte du flamand .

La brune n'espère qu'une chose que ce petit voyage se termine vite , car son époux va finir par l'écraser contre lui , quand le château se dresse devant eux c'est avec espoir que Maryse se dit enfin libérée .
Au moment de descendre de la voiture elle est surprise de se retrouver volant dans les airs , les bras puissants de Guichard la soulèvent pour la déposer délicatement sur le sol .

La petit brune commence à se diriger vers l'entrée quand soudain elle trouve placé devant son ventre un bouclier . Ne tenant plus Maryse jette un regard sur son homme et lui chuchote doucement .

- Je suis enceinte Guichard !! Point malade ou fragile !! Arrête de me couver ...

Le visage du Chancelier se transforme en une moue boudeuse ce qui fait sourire Maryse.

- Allons y jeune homme nous devons rejoindre le Comte . Essayons de ne pas nous faire remarquer .

Laissant leurs capes aux valets , Le couple d'Assault fait son entré discrètement , la flamande porte une robe d'un blanc délicat et son ventre rond est mis en valeur par une ceinture d'un bleu pâle . Dans ses cheveux courts de fines roses sont accrochées . Un collier d'émeraude finit une tenue des plus simples, mais qui met en valeur la beauté naturelle de la petite brugeoise .

À ses côtés son époux s'est vêtu comme à son habitude de sa tenue de chancelier qui lui sied à merveille malgré un petit ventre qui, chez lui aussi, commence à poindre. Un effet de la couvade, probablement.

C'est avec plaisir qu'ils retrouvent leurs amis et connaissances , les allégeances sont toujours un moment idéal pour prendre le temps de rencontrer ceux que l'on ne croise que quelques instants dans un couloir .

Maryse espère ne pas entamer de discussions sur les soucis du Comté qui sont nombreux et profiter d'un moment futile près du buffet endroit préféré de son époux .

Se dirigent vers le Comte Maryse chuchote à Guichard en montrant son ventre .

- Je te laisse donner notre allégeance à notre Comte , car je ne suis point sûre de pouvoir me relever, mon amour .

Le coeur serré, la comtesse de Hoorn observait l'amour vivre sur les traits de Rosa. Elle était abasourdie.

Comme ça, pendant qu'Arielle avait appelé la mort de ses voeux, éperdue de désespoir... Pendant qu'elle se noyait dans ses larmes, revoyant sans cesse les yeux morts, gorgés de pluie, de son époux... Pendant qu'elle s'enivrait de cette puanteur funeste lui collant à la peau... Louis-Hubert, les mains encore ensanglantées, était allé au bal se jeter dans les bras d'une oiselle en fleur. Il avait rencontré le bonheur à ce moment même! L'amour!

C'était d'une ironie odieuse et superbe. C'était digne du Cerf.

Arielle s'efforça de dissimuler son émoi dans son verre de bière. Elle ne voulait pas accabler cette dame qui évoquait son époux décédé avec tant de tendresse. À quoi bon? Manifestement, la douce vicomtesse ignorait son secret et probablement bien d'autres choses aussi. Le fils grandirait en honorant son père comme le plus vertueux des patriarches. C'était mieux ainsi.

Vicomtesse, c'est fort délicat de votre part, répondit Arielle, la gorge nouée, à la dernière courtoisie de la dame. Ma santé a ses hauts et ses bas, comme on peut s'y attendre à mon âge. Il est vrai que je sors peu depuis que je me suis retirée de la vie publique. Alors qu'autrefois, je fréquentais tous les salons en vue, je fuis à présent les mondanités. Je me reconnais bien peu dans cette jeunesse turbulente, et mes amis d'antan sont, pour la plupart, morts et oubliés.

Elle se savait lugubre. Elle essaya d'adopter un ton plus léger.

C'est ce qui se passe quand on devient une vieillarde! sourit-elle. Si seulement mes enfants encore vifs pouvaient finir par se marier et me faire des petits-enfants, je serais comblée. Ce sont de bons partis, pourtant...

Et votre fils, quel âge a-t-il? Le voyez-vous à l'occasion?

Dernière édition par adrienne le Jeu 27 Oct 2011 - 21:43, édité 2 fois

Reclue au fin fond du Lyonnais-Dauphiné, notre jeune mariée, un éternel sourire aux lèvres et un edelweiss piqué dans sa longue chevelure léonine, rédigea avec nonchalance son serment d'allégeance et fit mander un robuste montagnard pour accomplir le long périple la séparant de son domaine.

Celui-ci accomplit sans faillir sa mission et après s'être présenté aux gardes, se fit annoncer au palais comtal. Faisant suite à une longue file de coursiers, il attendit patiemment son tour avant d'apporter la missive au Héraut de Flandres.

Afin que nul ne puisse douter de ce qu'elle contenait, voici ce que l'on pouvait y lire :

Citation :: Vostre Grandeur,

Moi, Adrienne de Hoegaarden, Marquise de Senlis, Comtesse de Menin, Vicomtesse de Monestier de Briançon, Baronne de la Tour du Pin, Dame de Saint Giraud, de Gavre et de Vinderhoute, jure devant Aristote et les hommes présents ce jour, aide, conseil, fidélité et allégeance à Skal, légitime Comte de Flandres et à travers lui à sa Royale et Très Aristotélicienne Majesté Nebisa. Je jure de servir au mieux les intérêts des Flandres et d'apporter mon aide au conseil comtal.

Je place entre les mains du Comte Skal mes terres de Menin et de Gavre et renouvelle mon allégeance en tant que fidèle vassale, en espérant que vous continuerez à diriger avec humilité et respect.

Qu’Aristote et Sainte Illinda m’en soient témoins.

Fait à Briançon, le 27ème jour du mois d'aout de l'an de grâce 1459.

Le Comte rendit promptement réponse à l'allégeance de Sa Dame. Le pli scellé et à peine sec fut pris, mis dans l'aumônière. Un bref remerciement du chef ponctua le geste de la pucelle. Puis, sans prononcer un mot ni sans se tourner (ou alors, juste un instant pour saluer sa petite brunette et le Chancelier), Krystel sortit. Elle fuyait ? Non, elle était empressée d'envoyer le pli comtal à qui de droit, mais surtout, elle était pressée de retourner là où était son devoir.

Elle l'avait trop négligé ces dernières semaines, et il était temps d'y remédier.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Ven 2 Sep 2011 - 22:48

[A Douai]

- Augustiiiiine !

- Oui ma dame ?

- Cette robe est trop petite.

- C'est normal, vous ne l'avez pas mise depuis longtemps et votre tour de taille a bien augmenté depuis quatre mois. Tenez, prenez la robe bleu foncé, je l'ai retouchée spécialement.

Blanche soupira, et enfila le vêtement prévu à cet effet. En ce moment, Augustine reprenait toute sa garde robe. Enfin ce n'était pas grave, et elle était plus qu'à l'heure. Lorsqu'elle descendit, son époux était déjà parti. Ou plutôt n'était pas revenu entre la fin de son travail au conseil et la cérémonie d'allégeance. Il avait préféré rester sur les lieux, ce qui était plutôt normal. Et avait permis à la blondinette de se préparer en paix sans entendre ses soupirs d'impatience.
La calèche étant avancée, Blanche monta, et roule ma poule, comme disait le palefrenier. Enfin il s'adressait à ses juments, jamais il n'aurait osé prononcer de tels mots à l'adresse de sa maîtresse.

[Au Castel de Bruges]

Un sourire se dessina sur les lèvres du major de l'Ost. Les murs d'ici devaient en avoir assez d'assister aux cérémonies d'allégeance envers Skal ! Hormis Ascalon, il lui semblait que c'était le seul flamand à avoir porté trois fois la couronne. Un domestique lui ouvrit la porte. Un autre sourire le remercia.
Blanche s'avança dans la salle, saluant de la tête ses connaissances, puis réclama un siège. Elle avait de plus en plus de mal à se tenir debout longtemps. Elle s'assit sur une grande chaise, non loin de l'estrade où se tenait son mari. Elle le couvait d'un oeil tendre, au fur et à mesure que la cérémonie se déroulait. Elle remarqua quelques cernes sous ses yeux. Il travaillait dur et rentrait rarement.

Et avec la guerre.... Le voyage de noces n'allait pas être pour tout de suite ! De toute manière elle ne pouvait voyager. Une main pâle se posa sur le satin bleu de la robe et une grimace déforma rapidement le visage de Blanche. Décidément, ça remuait fort ces jours ci !

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Dim 4 Sep 2011 - 13:15

Le comte de Gravelines s'avança et mit un genou à terre devant le comte.

Sire comte Skal Mirolis, comte des Flandres.

C'est avec un grand honneur que la Maison de Valorl se présente devant vous afin de renouveler en votre personne son allégeance aux Flandres pour le comté de Gravelines.

Nous promettons l'assistance aux Flandres et qu'elle soit de conseil, d'aide matérielle ou humaine, elle se fera dans le respect et la fidélité.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Lun 5 Sep 2011 - 12:31

Son épouse venait de faire son entrée, elle avait prit le temps de venir assister à cette cérémonie alors que rien ne l'obligeait étant donné qu'elle n'allait pas prêter allégeance pour les terres de Douai vu que le comte des Flandres était aussi comte de Douai.
Il lui lança un petit clin d’œil et au même moment un courrier venait de faire son apparition devant le comte.
Il prit soin de répondre à la comtesse Adrienne.

Citation :: A vous, Adrienne de Hoegaarden, Comtesse de Menin, Dame de Gavre et de Vinderhoute, j'accepte votre allégeance pour l'ensemble de vos terres et vous promets en retour justice, protection et subsistance.

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges (bien que ça ne soit pas conforme avec la date de votre missive, la cérémonie est censée se passer le 17 août)
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Puis un homme venait de s'agenouiller devant lui, il ne connaissait pas ce noble du moins pas personnellement.

A vous charles de valorl, Comte de Gravelines, j'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Lun 5 Sep 2011 - 17:12

Elle avait réussi tant bien que mal à faire sortir Khalidia de ses dossiers mines, fonctionnaires et les cochons qui vont avec. C'est donc accompagnée de celui ci , qu'elle entra en la salle du trône avec beaucoup beaucoup de retard, au moins ils seraient tous au buffet.

Coup d'oeil rapide mais efficace dans la salle, le trône toujours à la même place et le Comte assis dessus. Pas un genou à terre, pas d'accolade vassalique il n'en fut pas plus au Fruit tournaisien après avoir laché le bras de son compagnon, pour s'avancer vers le trône et poser un genou au sol.

Les mirettes vers celles du Comte, elle lui esquissa un sourire fichtre que le temps défilait, loin le temps ou gamins ils jouaient aux cartes

Moi, Keewy Frutti, Dame de Santes, prête serment d’allégeance au Comte de Flandres Skal Mirolis et lui promet de toujours lui apporter mon aide (auxilium), mon respect (obsequium) et mes conseils (consilium).
Qu'Aristote et Sainte Illinda vous protège.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Lun 5 Sep 2011 - 20:01

Une missive venait de tomber du bec d'un vieux corbeau, tournoyant dans l'attente d'une quelconque récompense, avant de repartir en coassant, dépité.

Citation :: A l'attention du Comte des Flandres,
Par la Grâce de Dieu,

Nous, Bartox, Seigneur de Laerne et intendant de Termonde, tenons à renouveler notre allégeance au Comté des Flandres représenté par Messire Skal.
Tenons également à nous excuser pour la non-présence à ladite séance d'allégeance et espérons que sa Grandeur siéra accepter cette simple missive comme gage de notre fidélité.

Puisse Aristote guider vos choix votre grandeur.

Donné à Laerne, le cinquième jour du mois de Septembre de l'An de Grâce mil quatre cent quarante neuf.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Lun 5 Sep 2011 - 22:58

Khalidia avait suivi sa belle vers la salle d'allégeance, et la regarda aller vers le trône prêter serment. Il attendait la réponse de Skal afin de s'avancer à son tour.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Mer 7 Sep 2011 - 22:06

C'était au tour de Kiwi comme il aimait l'appeler.
Il répéta les gestes qu'il faisait depuis le début de la cérémonie mais en étant toujours sincère envers les nobles Flamands.

A vous, Keewy Frutti, Dame de Santes, j'accepte votre allégeance et vous promets en retour protection, justice et subsistance.
Qu'Aristote et Sainte Illinda vous protège également.

Petite accolade avant de répondre à un nouveau courrier.

Citation :: A vous, Bartox, Seigneur de Laerne et intendant de Termonde.
J'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance.

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges (bien que ça ne soit pas conforme avec la date de votre missive, la cérémonie est censée se passer le 17 août)
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Mer 7 Sep 2011 - 23:14

Alineaire pensa qu'enfin son tour était arrivé et avanca tranquillement. Il s'approcha solennellement de sa grandeur Skal. Il se dit que la vie était formidable.

Moi, Alineaire, Seigneur d'Espierres, prête allégence aux Flandres et à sa grandeur le comte Skal. Je leur jure Auxilium, Obsequium et Consilium.
Qu'Aristote et Sainte Illinda bénissent votre règne.

Alineaire se retira tout en restant dans la salle.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Jeu 8 Sep 2011 - 0:07

Ascalon était là, impassible. Les messagers se faisaient de plus en plus rare en cette mi-journée, bien avancé. Un coup d’œil sur le registre, tout était bon... à moins que ? Et non, une missive semblait avoir été oubliée par le Comte.

Etait-elle tombée ? Le héraut se pencha pour regarder au sol mais rien. Il s'adressa alors au Comte.

Je crois que vous avez oublié la missive de Doth de Cassel...

Il prit ensuite connaissance de la dernière lettre scellée par le comte, à l'intention de Bartox... mais il n'en comprit pas trop le sens, ni le pourquoi. Il ne préféra néanmoins rien dire pour l'heure.

Sujet: Re: Cérémonie d'allégeance: Skal - Aout 1459 Ven 9 Sep 2011 - 11:55

Le héraut venait de l'interpeller sur un oubli d'une missive.

Elle était sans doute perdu dans le fond des autres missives.
Je rectifie cela tout de suite.

Citation :: Moi, Skal Mirolis Comte des Flandres.

A vous, Dotch de Cassel, Duchesse de Saint Floretin, Comtesse d'Armentières, Vicomtesse de Cassel, Baronne de Château-Thierry, Dame de Mathusalem,
J'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance pour l'ensemble de vos terres.

Que Sainte Illinda vous protège

Fait le 17 du mois d'août 1459 à Bruges (bien que ça ne soit pas conforme avec la date de votre missive, la cérémonie est censée se passer le 17 août)
Skal Mirolis
Comte des Flandres

Venait maintenant l'allégeance de l'ancien conseiller Alineaire.
Il s'exécuta ensuite pour répondre à son allégeance.

A vous, Alineaire, Seigneur d'Espierres, j'accepte votre allégeance et vous promets en retour justice, protection et subsistance pour vos terres d'Espierres.

Il fit ensuite un signe à Khalidia pour ne pas qu'il se fasse doubler encore une fois.