Cérémonie d'allégeance: Khalidia - Avril 1459

Les présentations étaient faites, mais il en ressortait un sentiment étrange, du moins aux yeux du vicomte. Comme si son arrivée au milieu de ces deux dames perturbait son enfant. Etait-ce le voir deviser avec d'autres qu'elle? Le fait qu'il ne l'ait pas attendue à l'entrée, ce qui pourtant n'était pas prévu? La présence d'une vicomtesse jeune elle aussi, qui pourrait être sa grande soeur? Le sourire de la Leffe blonde dont les appats n'avaient pas tous disparu avec le temps? S'il était habile à la discussion courtoise, voire courtisane, le chevalier avait encore quelques difficultés à deviner les réflexions de sa fille. Et il n'était guère certain que cela change un jour.

Ne pas parvenir à diagnostiquer le mal ne l'empêchait toutefois pas de tenter d'y trouver des solutions. Et la première qu'il trouva fut certainement la moins chevaleresque. Ce qui ne l'empêchait pas de présenter l'avantage de l'efficacité, au moins ponctuelle. La fuite.

Tournant donc son visage vers sa fille, il lui dit : « Damoiselle, je crois qu'il est temps de présenter mon allégeance au comte. Voyez, il semble désœuvré. Et le devoir de son vassal est d'éviter les troubles à son seigneur. Aussi allons-nous lui offrir quelque distraction ».

Saluant d'un hochement de tête les deux nobles flamandes avec lesquelles il s'entretenait encore un instant auparavant, Guillaume se dirigea, et sa fille avec lui, vers le régnant. À chaque pas, son sourire se faisait plus prononcé. Par de rapides coups d'œil, il vérifiait l'apparence de sa fille, et s'en réjouissait. Mise parfaite, port suffisamment altier – même s'il y a avait quelques détails à améliorer –, regard qui pouvait se faire déterminer ou enjôleur au besoin, la Lionne se faisait au monde du paraître. Et Deos qu'elle était belle, aussi. Tout, ou presque, en elle lui rappelait sa défunte aimée. Et il se prenait à rêver d'avoir rencontrer la Rose plus tôt, plus jeune. Comme tout eût été différent, comme tout eût été plus simple, et plus heureux. Mais cela n'avait pas été, et si elle l'avait conquis, elle n'avait joui que peu de temps de sa victoire sur la nature alors timorée du chevalier.

Aussi est-ce spontanément, sans y réfléchir, que ce dernier se pencha vers la maîtresse de Lorgies pour lui glisser quelques mots : « Tu es sublime Bérénice. Ton vieux père est fier de toi ».

Encore quelques pas et ils seraient devant le comte...

Alors que ces dames s'agitaient en salle, papillonnant autour d'une Licorne, une pucelle angélique et paradisiaque (aucune mention n'étant inutile, il ne sert à rien d'en rayer une ou deux) regardait une bête peau (une peau de bête) en admirant la calligraphie de Khalidia. Le sourire aux lèvres, elle admirait la qualité du vélin tout autant que l'écriture du Comte de Flandres. Voilà qui changeait des pattes de mouches que, dans la précipitation, la plupart des régnants faisait.

La jeune fille fit un large sourire au héraut, puis s'inclina poliment vers le Comte, qui était par ailleurs occupé à répondre à d'autres missives. Qu'importait si le salut paraissait inaperçu ! Au moins, elle partait avec la certitude d'avoir accompli son devoir jusqu'au bout. Krystel tourna donc les talons sans même lorgner au buffet (chose surprenante, soit dit en passant), et fourra la réponse dans son aumônière en se dirigeant droit vers la sortie. Elle contourna un couple qu'elle avait vu s'approcher du trône comtal.

'Scusez...

Elle leva le nez et se mordit la lèvre inférieure, reconnaissant ledit couple. Les de Jeneffe étaient là. Le teint de l'Angélique se colora légèrement. Elle les salua d'une inclination du buste et... resta là, muette de stupéfaction. C'est qu'elle n'avait pas pensé qu'elle les reverraient si tôt après leur passage à la Commanderie des Dames Blanches à l'Écu Vert. Pourtant, la probabilité de croiser un noble flamand et sa fille en la salle des allégeances n'était pas nulle.

Hé oui...

Elle décida donc de rester encore un peu, et de voir comment un vieux Lion se comportait devant un lionceau.

Ouf,avait elle failli soupirer de soulagement, qu'au final le vicomte eut détourné sa fille d'une possible conversation qu'elle n'avait pas envie de débuter, elle avait réfléchit à un moyen de s'eclipser, attendant par ailleurs l'arrivée d'un garçonnet qui ne saurait faire son allégeance sans l'avoir à ses côtés, mais il n'arrivait pas.
La bienséance n'aurait voulu qu'elle leur dise que le comte était libre, cela aurait pu être compris comme une envie soudaine de les voir disparaitre ou de quitter leur compagnie, qui n'était d'ailleurs aucunement désagréable, mais la jeune vicomtesse n'était pas encore très à l'aise au milieu d'une conversation mondaine, manque d'habitude, sa cousine Rosa devrait peut être lui donner quelques cours, mais le problème s'était réglé de lui même et le duo père/fille s'éloignait d'elles, en les regardant elle songeait elle même à son propre père, et surtout au jour où elle l'avait vu ployer le genou devant elle pour lui prêter allégeance, mais depuis....beaucoup de choses avaient changé.

La poupée rousse sembla soulagée que son Père la traine un peu au loin afin de remplir ses obligations qu'il n'avait pas remplies depuis... un sacré bail. Trainé était en effet plus ou moins le terme adéquat; la jeune rosière n'était pas accrochée à sa chemise comme un boulet à celle d'un condamné, mais l'image était là. Elle ne lui lâchait pas le bras, un peu perdue au milieu de tous ces gens, de toute cette foule. Elle n'aurait su dire si c'était parce qu'elle était impressionnée par eux, ou si c'était parce qu'elle était avec son Père revenu dont personne ne savait où et qu'elle était ainsi reconnue comme sa fille. Il n'y avait aucun doute sur ce dernier fait, mais un papier attestant de votre ascendance ne fait pas forcément le poids avec la compagnie réelle du paternel.

Aussi, ne dit elle mot, se sentant comme observée sans savoir pour autant d'ou cela pouvait venir. Le Chevalier filait droit d'un pas assuré qu'elle avait du mal à suivre. Maudites chausses, ses vieilles bottes étaient bien plus confortables. Moins séantes certes, mais au moins elles faisaient moins mal aux pieds... Bref. Il y avait un je ne sais quoi de pesant, qui à la fois l'agaçait et la gênait. Et la demoiselle n'aimait pas vraiment se sentir gênée, cela voulait dire qu'elle ne maitrisait pas la situation. Elle se força donc à se concentrer sur le Comte qui attendait patiemment qu'un autre vassal vienne plier le genou devant lui, mais son Père failli lui faire avoir une attaque avant même d'arriver devant le trône. Un compliment paternel... En tant que fille, recevoir une telle flatterie était comme recevoir un bijou précieux et cher. Il l'avait reconnue en tant que telle, petite fille devant femme. Elle ne s'était jamais posée la question de savoir si elle était jolie et pourquoi elle le serait, excepté peut être pour son Faucon. Mais là, là c'était tout autre. Son Père la trouvait sublime et il était fier d'elle. Sous le coup de la fierté, elle ne put s'empecher de se redresser légèrement, dressant un peu sa poitrine encore bien fine, tandis que ses joues se coloraient d'un rouge flagrant. Quoi dire? Que répondre? Elle n'était pas vraiment en état de le faire. Elle n'osa même pas le regarder.

Sublime...On lui avait souvent compté la beauté de sa mère. Avait elle hérité d'elle? Mais elle ne voulait rien hérité d'elle, ou alors le strict minimum. Oui mais non... Mais pas le temps de trop se perdre dans des réflexions troublées, qu'un visage rapidement croisé vint titiller sa mémoire et capta, avec très peu de discrétion - parce que la jeune lionne n'est pas vraiment discrete surtout lorsque son paternel chevaleresque avait le don de la mettre mal à l'aise. Une épreuve c'est ça? Bon, mémoire, ma bonne mémoire, dis moi ce qu'il ressort de toi? Ou dis moi ou, s'il te plait, ne me fais pas faux bon...
Poupée rousse en perdition.
Mayday!
Mayday!
Mayday!

Poupée rousse qui sourit un peu gauchement à la demoiselle en se disant que là, c'est bon, c'est foutu, elle va la prendre pour une gourde parce qu'à tous les coups... Parce qu'à tous les coups elle va se demander qui est cette sotte qui lui sourit betement. Mémoire, je te déteste.

Dady... C'est qu'on doit faire quoi maintenant...? Et... Je suis perdue moi...

Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 11/05/2011

Un avis important et urgent l’avait amené à devoir se déplacer notre cher petit Chlo, qui n’était plus aussi petit qu’avant. Il y avait certaines choses dont il tenait à être sur… et puisque ses lettres étaient pour l’heure restées sans réponses… il s’était laissé aller à fouler des pieds un lieu en lequel il n’était jamais allé… le sol des flandres. Et donc, il s’y était pour une fois fait discret… il vieillissait un peu tout de même… plus aussi arrogant, plus aussi exubérant… mais par contre beaucoup plus mordant, beaucoup plus cynique et ironique, peut être trop prématurément usé par les épreuves de la vie. Peut être… ou juste agacé par le mouvement incertain des masses de bipèdes qui ne cessaient de perturber sa sieste.

Car il avait du quitter le calme reposant de sa plage bien aimée, à Bordeaux, ville qu’il détestait mais où il résidait… chose étrange vous en conviendrez. En fait les pas qui l’avaient amenés ici étaient bien lourds. Il avait perdu beaucoup de la vitalité qu’il lui restait, à dire vrai, en ce moment il n’avait plus aucun but. Il rendait service à droite et à gauche, sans plus, ne manifestait plus aucune envie de se mêler des affaires publiques, et passait son temps à empiler des cubes sur son bureau pendant qu’il regardait d’un œil distrait si les affaires fructifiaient… ah et puis il recrutait… des gens, pour des affaires diverses, la guerre, le commerce, les relations, bref… et il lui faudrait un bras droit sur… mais sur qui compter à présent ?

Mais ceci ne regarde personne d’autre que notre ami delphinal et donc celui-ci se trouvait au château de Bruges, dans l’espoir d’y rencontrer le héraut… et d’avoir confirmation de certaines rumeurs ou informations… il fallait qu’il vérifie par lui-même, qu’il sache… Il voulait savoir, voir le corps peut être, ou… se recueillir en tout cas. Il resserra les pans de son long manteau bleu brodé d’hermine, fait sur mesure spécialement pour lui et il se dirigea vers la salle des allégeances.

Un ptit vieux entra par une porte de derrière ayant entendu un bruit...
Il y avait de la lumière alors il était entré ...
Fichtre ça sentait bon par la...
finit la longue errance dans les couloirs.

Son attention s'était donc portée tout naturellement vers la porte d'entrée, qu'est ce qu'il pouvait bien faire ce petit pimousse, il lui avait pourtant bien dit qu'il viendrait et qu'il allait avoir besoin d'elle, il ne lui restait plus beaucoup de temps si il voulait vraiment faire ce qu'il avait à faire.
Même si elle savait que pour lui ça n'était pas simple, se retrouver orphelin du jour au lendemain, sans que les affaires de sa mère n'aient été réglées.
La seule chose qu'elle savait c'est qu'un tuteur lui avait été nommé, hé non ça n'était pas elle, malheureusement, on se demande d'ailleurs pourquoi sa mère n'avait jamais pu supporter que son fils chéri soit si proche de notre jeune vicomtesse, un rapport avec sa noire filiation peut être.

C'est donc à cet instant qu'elle vit paraître ce qui devait être sans doute un haut dignitaire, à en voir les vêtements qu'il portait, on avait peu l'habitude en terres flamandes de voir des gens si bien mis, la cérémonie des allégeances avait pris soudain une toute autre dimension, serait-ce...non le dauphin en personne ne se serait pas déplacé, bien que, si c'était bien lui, celà voudrait dire qu'il était venu pour emmener Gailen?
Elle palit à cette idée, elle s'était attachée à cet enfant, enfin il n'était plus si petit tout de même,et même si ces derniers temps elle l'avait peu vu, elle ne l'imaginait pas partir loin d'elle.
A moins que...

Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 11/05/2011

Son regard enroba soudain tout la salle, d’un geste circulaire, comme pour voir si il pouvait distinguer, de ci, de là, quelque personne de sa connaissance vers qui il aurait pu se tourner, ne serais ce que pour avoir un renseignement. Il serra imperceptiblement les dents en ne remarquant personne sur qui il aurait pu remettre un visage connu… en même temps il fallait s’y attendre. Hormis la comtesse de Meymac, il n’avait sans doute jamais rencontré la moindre personne qui fut originaire de cet endroit, ou du moins, le souvenir de l’origine de cette personne avait sans douté été dépassé par la place exorbitante qu’avait pris ladite comtesse dans sa vie.

Il laissa échapper un léger soupire d’impatience entre ses dents serrées. Il aurait du se faire annoncer, oui sans doute, mais pourquoi faire. Sa main se posa un instant sur la garde de son épée, machinalement, comme pour leur trouver un emploi où elles ne resteraient pas inactives. A nouveau ses yeux scrutèrent la foule, comme en quête de quelque chose… mais pas de visage qui aurait pu rappeler le bout d’chou qu’il avait autrefois rencontré. Mais après tout, cela faisait si longtemps… il savait écrire à présent ! Le reconnaîtrait il seulement si il le voyait ? Il en doutait.

Il ne se doutait pas du regard posé sur lui, ni de ce qu'il pouvait bien signifier, oui parce que bon… des regards, il s’y attendait tout de même… un type avec un manteau bleu genre pairie ou famille royale, qui plus est inconnu au bataillon flamand, il se doutait que certains risquaient de le regarder avec curiosité, voir peut être de travers, mais de cela il s’en fichait. Il était venu avec une idée bien précise en tête… Certaines choses devaient être réglées. Et avant d’envisager une quelconque succession, il voulait en être sur, car même à la vue de la lettre, il n’avait pu s’empêcher d’avoir un doute…

Quelque enjambées et il s'avança dans la salle, tâchant de savoir où les choses en étaient.

Et c'est quand on croit que tout va se passer sans accroc que les roulettes du plan commencent à dérailler. Vous pouvez me dire quelles sont les probabilités de manquer le frontal avec un pucelle vassale de princesse dans une salle d'allégeances vous? Et bien, Guillaume, lui, y était parvenu. Et après ça yen a encore qui diront qu'elle est facile la vie de nobliaud... Parce que, quand même, en un quart de seconde, sans arrêter la fuite en avant à laquelle il était contraint, accrochée à son bras qu'était une fille qui semblait s'effrayer des nobles flamands, il allait devoir suivre du regard la damoiselle de Paradis, la saluer, lui faire comprendre qu'elle était tout excusée et, quatre pas plus tard, livrer son allégeance à un comte qu'il avait connu tout jeunot... Jeux olympiques de la Cour, lancés!

- Damoiselle Martin. Tête à moitié dévissée qui s'incline, buste toujours droit, pieds qui continuent leur route, plus ou moins droit. Première épreuve : 10, 9, 10!

Prochaine étape, revenir face au porteur de la couronne. Ralentissement de la cadence, retour du regard vers le véritable centre de la cérémonie – non, non, pas le gamin en cape d'hermines, voyons, quoique... –, arrêt plus ou moins maîtrisé et reprise d'un visage potable. Deuxième épreuve : 8,6,7!

Et enfin, le final. Lâcher de main baronnal, genou droit ployé, regard dirigé droit vers celui du futur récipiendaire du serment.

« Moi, Guillaume de Jeneffe, Grand Escuyer de France, Chevalier de l'Ordre royal de la Licorne, Seigneur de Wavrin, Porteur du Collier d'Emeraude de l'Ordre du mérite du Lys royal, Commandeur et Croix d'Or de l'Ordre de Sainte-Illinda, en présence de ma fille et héritière Bérénice de Jeneffe, baronne de Calmont de Plantcage et damoiselle de Lorgies, renouvelle en ces lieux mon serment d'allégeance à la couronne de Flandre et à son actuel porteur, sa Grandeur Khalidia, pour mes terres vicomtales de Marchiennes, autrefois baronnales, et m'engage à lui apporter auxilium, obsequium et consilium ».

Non mais, sérieusement, vous ne croyiez tout de même pas que vous alliez échapper aux serments à rallonge de Guillaume ?

Non elle n'avait alors plus aucun doute, il ne pouvait être là que pour cette seule raison, elle en était cette fois persuadée, mais il lui fallait en avoir le coeur net, sa curiosité était maintenant suffisemment aiguisée pour qu'elle ose s'avancer et aller le lui demander.
Mais son attention fut un instant détournée vers celui qui s'était à son tour agenouillé devant le comte mis à l'honneur, oui car il ne fallait pas oublier malgré le tourbillon qui avait insvesti la salle du trône que tous ici n'étaient là que pour une seule chose, prêter allégeance à sa nouvelle grandeur comtale.

De son poste d'observation elle ne pouvait manquer d'entendre la longue énumération que fit le chevalier, vache, rien que ça, et resongeait alors aux paroles qu'avait eu Toffie, c'est vrai que ça en faisait des choses à énoncer, et certainement qu'à une époque la liste devait être encore plus longue.
Mais retournons à nos moutons, enfin non au porteur d'hermine qui semblait aussi perdu qu'une pucelle au milieu d'un campement de hussards, sûr que personne ici ne devait le connaitre, mais personne ici ne pouvait ne pas le reconnaitre, il ne passait pas inaperçu non plus.

Son regard se faisait de plus en plus insistant essayant alors d'accorcher celui du daupin, histoire de lui faire un petit signe, genre, approchez donc par ici, que vous me confirmiez le fond de ma pensée.
Pas très convaincante la brune pour l'instant, elle allait peut être devoir attendre l'arrivée de l'enfant prodigue, à moins qu'il ne se fasse trop désirer.
Elle hésite, avance d'un pas, deux..trois, mais recule d'un, le ridicule ne tue pas pourtant, allez avance, bouge toi et va lui demander ce que t'as envie de savoir.
Quelle gourde tu fais des fois!

Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 11/05/2011

Un petit dauphin, perdu dans les Flandres, cherchait à retrouver son chemin. Il hésitait tout de même à demander aux gens, parce que bon, il était timide un peu, v’voyez… nan en fait c’était surtout qu’il ne savait trop à qui demander. Son regard se perdit un instant sur le « vicomte qu’avait trop la classe parce qu’il le valait bien et que même si il n’était pas maréchal il était quand même le meilleur chevalier du monde, même que c’était George Duby qui l’avait dit ». Genre… Ouais moi aussi j’peux faire pareil, des allégeances qui dure trois plombes… on fait un concours de celui qui a la plus longue (l’allégeance bien sur ! Qu’alliez vous inventer ?) ?

Hum… ce bref moment d’égarement et de masculinité passé, il ne put s’empêcher d’avoir la désagréable impression de se faire observer. Bon… c’était sans doute vrai, vu qu’il passait (comme d’habitude ?) difficilement inaperçu… un grand bond, sans chaussure noire, avec un (sublimissime, comme Ingeburge) manteau bleu brodé d’hermine. Ca n’avait pas la même classe que l’éternel mantel de zibeline qu’il se plaisait à arborer auparavant, mais… fallait avouer que ça avait ses avantages. Il rajusta ledit manteau d’un geste machinale mais nerveux, sa main gantée de cuir noir s’attardant un instant sur la broche en or ornée des armes de sa famille. Ouais, pas de doute, on le regardait bien. En fait c’était surtout une jeune femme qui semblait essayer d’attirer son attention, assez maladroitement il fallait bien le reconnaître, par des œillades… malheureusement sans aucun sous entendu sexuel… tout se perdait… Si en plus la couronne princière ne permettait même plus de coucher avec toutes les femmes de France et d’ailleurs…

Et puis elle exécuta quelque pas d’une danse qui sans nuls doute eu été à la mode autrefois… dans les ténèbres du Moyen Âge. Une chance sur deux pour qu’elle essaya de lui parler. On tente ? Ou on jette une pièce en l’air… si ça tombe sur pile, tu lui adresse la parole, si ça tombe sur face tu lui roules un patin… mauvaise idée encore… tsss… Il regarda autour de lui… nan… y avait personne… donc le regard devait s’adresser à lui en effet.

D’un pas ferme et décidé, il franchit les derniers mètres qui le séparaient de la jeune fille. Soutenant à présent le regard qu’elle semblait lui lancer, genre « ouhou je suis là, vous m’connaissez pas mais j’crois que j’veux vous parler », il s’arrêta juste devant elle (j’admet pour la discrétion on repassera). Sans trop forcer sur sa voix (oui parce qu’on est dans une allégeance et pour une fois il n’avait pas trop envie de déranger), il lui dit.

‘Jour à vous… j’ai cru voir que vous tentiez de vous diriger vers moi. J’ai un accroc à mon surcot ?

Un regard à droite, un autre à gauche, et un autre derrière, des fois que, une autre lui avait fait signe, pourquoi pas sa cousine une bière à la main qui l'invitait à venir boire en sa compagnie, mais non rien de tout cela il fallait croire que son petit stratagème avait finalement fonctionné, et qu'il était sans nul doute plus déluré qu'elle, enfin ça, ça reste encore à vérifier, nous n'irons pas effrayer le dauphin en lui racontant ce que la belle peut fabriquer dans son atelier tournaisien, ni même dans les caves de la forteresse de son généralissime de père.

Non, il ne saura pas, sauf si quelqu'un parmi l'assemblée aurait l'indélicatesse de lui en faire confession, bien qu'elle ne cachait pas non plus ces goûts douteux pour certains jeux, c'était de notoriété publique en Flandres, mais le jeune homme qui s'était avancé devant elle n'était pas flamand et ne devait surement jamais depuis les lointaines contrées d'où il venait avoir un jour entendu parler d'elle, sauf si Astrid avait finalement mis ses projets à exécution et lui avait écrit à son sujet, non..ça ne se pourrait.

Bref il était juste là devant elle, et maintenant qu'il y était il fallait peut être bien lui parler, n'etait ce d'ailleurs pas ce qu'elle s'apprêtait à faire si ce dernier ne l'avait pas fait pour elle. Si! donc maintenant que le premier pas était engagé, plus qu'à continuer.

Bonjour aussi...Mais non aucun accroc, enfin pas encore...oui enfin pas que je souhaite non plus qu'il vous en arrive, mais ne sait on jamais.

Un petit sourire à son intention, ne laissant nullement envisager qu'il puisse lui arriver des bricoles,quoique tout peut toujours arriver quand on foule les terres flamandes.

Effectivement, vous avez l'oeil averti, et comme justement vous en avez deux. hum...oui blague un peu nulle.

Mais qu'est ce qu'elle raconte en plus, vas donc au fait au lieu de tortiller.

Je me demandais comme ça en vous voyant, vous ne seriez pas....le dauphin?

Et toi tu te présentes quand, décidément elle et les bonnes manière, toute une éducation à refaire.

Je crois que je manque à tous les usages, pardonnez ma curiosité, je me présente, Malycia, vicomtesse de Renaix, je vous souhaite la bienvenue en ces lieux et sur les terres des Flandres.

Une révérence? ça se fait? oui sans aucun doute il était bien plus titrée qu'elle, elle s'éxécuta sans faillir, car elle savait la faire sans trébucher.

Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 11/05/2011

Il aurait du jeter la pièce finalement… une chance sur deux de lui rouler le patin… c’était acceptable. Pour un peu il regretterait de ne pas avoir tenté de se ridiculiser. Mais y avait le rang à tenir, tout ça, surtout devant le génialissime Guigui. Il écouta donc ce qu’elle avait à lui dire, et pour le coup, il manqua d’éclater de rire. Si on exceptait le coup de l’accro qui lui aurait presque faire croire qu’elle voulait le liquider dans un coin sombre du château de Bruges, le reste était plutot… pathétique ? Non quand même pas, c’était une dame… disons que son charisme hors norma avait du l’impressionner qte que sa beauté l’avait subjugué… elle avait perdu ses moyens et bafouillait… CQFD.

And the winner iiiiiz… Malycia ! Bien joué ! Oui il était le dauphin… Pas mal, quelqu’un qui le connaissait, ça changeait de d’habitude, de son propre duché. Hum… en fait oui, ça ne laissait rien de présager de bon. Il eut un sourire ironique.

Bien joué, bravo, vous avez deviné, oui c’est bien moi… Est-ce que c’est la couleur des cheveux ou juste le manteau ?

Il eut une petite moue septique et hocha légèrement la tête en guise de salut. Comme à son habitude en somme, ni plus ni moins que le nécessaire. Il pouvait se le permettre après tout !

Enchanté, vicomtesse, moi je suis hum… Chlodwig von Frayner, Dauphin de France, Duc de l’Aigle et de Bellesme et Seigneur de maintes autres terres.

Il laissa échapper un léger soupire.

Mais malheureusement vous l’aviez deviné ce qui ôte toute surprise à mes paroles. En tout cas, je vous remercie pour votre bienvenue, c’est fort aimable à vous.

Bon… et là tu fais quoi mon Chlo ? Tu lui demandes si elle est célibataire ? Ou pas d’ailleurs… pas comme si ça le dérangeait… mais non, il était là pour d’autres choses. Un léger sourire étira à nouveau ses lèvres… mais où diable avait il déjà entendu son nom à cette vicomtesse. Il était sur de connaître…

Hum… vous désiriez m’enquérir de quelque chose de particulier ?

La Triple Vicomtesse regardait d'un air intéressé, depuis le buffet, tout ce qui se passait sous ses yeux. Et diantre, il y en avait! Entre le Guillaume sur le retour, de illustres inconnus à l'air perdu, l'ambiance ne manquait décidément pas. Malycia aujourd'hui capturait tous les regards. Que se passait-il donc? Pour une fois qu'il y avait des personnalités, hors Flandres, tout cela était terriblement passionnant...

Se permettrait il de se payer sa tête? Non il n'oserait tout de même pas, d'un autre côté à sa place elle lui aurait totalement rit au nez, bon soit, elle avait manqué de finesse sur ce coup là mais qui lui en voudrait.
Toujours est il qu'elle avait visé juste, dans le mille Emile, c'était bien celui qu'elle croyait, et lui souriait alors à belles dents.
Comment l'avait elle deviné, oui bonne question, ne l'avait elle pas croisé lors de la semaine de la mode dans les jardins du Louvre?
Hum...non, peut être pas, enfin ce nom là ne lui était pas non plus inconnu,et le sien lui était il connu? Non, rassurez moi elle ne l'avait pas fait, si? Elle n'aurait pas osé.
Elle n'allait pas de suite lui demander si par malheur il aurait récemment reçu une lettre de sa filleule, si encore il se souvenait de qui il s'agissait, non, et puis ce n'était pas le moment, la seule chose qui l'intéressait, ou l'inquiétait c'était son jeune protégé, Gailen, car c'était bien de lui qu'il était question, et elle espérait que la présence du dauphin en était la seule raison.

Désolée de vous avoir oté tout effet de surprise, mais ma curiosité n'a pu manquer de vous remarquer, ce doit être le manteau qui a du me faire songer qui vous pouviez être, à moins que, n'étiez vous pas présent lors de la semaine de la mode dans les jardins du Louvre?

Air interrogateur qui ne l'était pas vraiment, n'attendant pas vraiment de confirmation à sa question, vu l'ennui qu'elle avait éprouvé lors de ces défilés elle préférait nettement oublier.

Et puis surtout que ces derniers jours votre nom est venu par deux fois à mes oreilles, et étonnemment vous voici, quel curieuse coïncidence, vous n'en disconviendrez pas.

Enfin donc trève de tergiversation, un jeune garçon de ma connaissance, m'a fait part de votre tutelle sur sa personne, il s'agit de Gailen d'Arduilet, je suppose donc que votre présence ici en est la cause.

Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 11/05/2011

Se payer sa tête ? Jamaaaais ! C’était un peu facile en même temps, elle aurait décidé de passer pour une greluche qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Mais lui en grand prince, lui pardonnait… du moins pour le moment. On verrait pour la sanction plus tard, ben oui c’est qu’il avait tout de même du réprimer son éclat de rire, et ça, ça valait les pires chatiments. Des semaines voir des mois de torture dans une cave sordide accompagné des pires dépravations… sans nuls doutes. Elle paierait pour ses crimes, soyez en surs !

Il ne put par contre réprimer son rire lorsqu’elle évoqua la semaine de la mode au Louvre. L’avait elle regardé . Il était bien plus habitué des champs de bataille ou des négociations musclées ou perverses que des ronds de jambe et autres flagorneries de cours. Il exécrait ces ambiances où parait il se jouait les trônes et le pouvoir. Il n’avait que du mépris pour ceux qui évoluaient dans ce genre d’endroits… Guise lui manquait… le vieux roy lui aurait été sans doute d’un grand secours mais il était à l’agonie.

Je crains que… j’ai plutôt brillé par mon absence que par ma présence durant cette semaine précise. Ce n’est pas que la mode ne m’intéresse pas, non, c’est plutôt que je n’en ai strictement rien à carrer et que si elle n’existait pas, ma vie ne changerait pas d’un iota.

Il fronça néanmoins les sourcils un instant lorsqu’elle aborda la suite… et le couperet tomba. Tuteur… tuteur… de Gaïlen… Le monde sembla un instant tourner autour de lui et il ferma les yeux. S’en était une chose de le lire dans une lettre… s’en était une de se demander si c’était vrai… mais en obtenir la confirmation de manière aussi brutale, ça… c’était vraiment plus qu’il ne pouvait en supporter. Une aigreur remonta légèrement dans sa gorge… pour un peu il aurait entièrement dégobillé son déjeuner sur ses pieds. Sa main se crispa sur la garde de son épée sans même qu’il s’en fut seulement rendu compte…

Les souvenirs défilaient dans sa tête… un visage, apperçu à ses 13 ans… un banquet en Flandres justement, des parents qui se haïssent… et puis… un possible mariage, qui ne l’a en fait jamais été… des jours passés à rire et à refaire le monde… des nuits passées à se confier… Quatre… ils avaient été quatre au début… Il était parti… trop tot… à présent elle l’avait suivie à son tour. C’était tout un pan de sa vie qui s’effondrait à travers ce simple mot de « tuteur ». Car il savait alors que les mots de la lettre se trouvaient confirmés. Ce visage qu’il ne contemplerait plus jamais, cette douce odeur entêtante qui ne le ferait plus chavirer, cette peau qu’il ne caresserait plus… cette voix qui n’agrémenterait plus ses jours… tout cela avait il pu disparaître ? Le seul attrait qu’il trouvait à la vie lui avait donc réellement été ravie ?

Il aperçu soudain que sa poigne tentait littéralement de broyer la garde de l’arme qui se trouvait à sa ceinture. Il avait les dents serrées, au point qu’il se demandait seulement si il pourrait un jour les décoller. Une fureur noire l’envahit… ce n’était pas la colère vive qui le prenait par moments, c’était une véritable fureur, comme celles, dévastatrices qui l’emplissaient lorsqu'il se retrouvait complètement hors de lui et le menaient aux pires extrémités. Des pulsions de meurtre couraient dans ses veines, il avait envie de blesser, déchiqueter, tuer... tout ce qui pourrait l'espace d'un instant, faire souffrir les autres plus qu'il ne souffrait. Il devait savoir… Qui ? Quoi ? Où ? Comment ?

Il parvint à reprendre sa respiration un instant. Il fallait qu’il parle, n’importe quoi… une foule de question se pressaient à ses lèvres et la seule personne qui se trouvait à sa portée, c’était elle. Il laissa échapper, un brin agressif.

Que… Comment est elle…

Morte ? C’est ça ce que tu veux dire ? Mais prononcer le mot… c’est admettre que tu ne la reverras plus… et ça en es tu seulement capable ?

Son comportement changea du tout au tout, tout comme son teint qui devint livide et la couleur de sa peau aussi pâle qu'un linge, elle remarque sa main posée sur le pommeau de son épée, que comptait-il faire, défourailler en pleine cérémonie et tuer la première personne venue?
D'ailleurs comment se pouvait il que les gardes aient pu le laisser entrer armé! Quelle félonie, fusse-t-il prince royal on ne débarque pas dans une salle d'allégeance épée au fourreau.
Quoiqu'il en soit elle ne dit mot quant à ce détail, elle détailla les traits de son visage, qui s'étaient crispés lorsqu'elle évoqua le nom de Gailen, que pouvait il se passer dans son esprit qui pouvait le rendre hors de lui, une liaison avec Cyrielle? N'était il donc point informé de son décès?
D'ailleurs elle ne l'avait appris que fortuitement, Gailen qui lui en avait part il y avait quelques semaines de cela déjà, et de ça elle n'avait parlé à quiconque, d'ailleurs lui même fut bien en peine de lui préciser de quoi sa mère était morte, oui car elle l'était et c'était bien la raison pour laquelle le dauphin devenait le tuteur officiel du jeune garçon qui n'avait pas encore atteint les 14 ans.

Je ne sais ce qui a pu lui arriver, je ne la connaissais pas vraiment, juste croisée deux ou trois fois, ce que je sais je ne l'ai appris que de la bouche de son fils, qui ne semblait pas non plus savoir ce qui avait pu lui arriver, mais il pourra vous en dire plus que moi quand il sera enfin là...

Elle porta de nouveau son regard vers la porte d'entrée un espoir de le voir enfin entrer mais son attention fut attirée par la présence d'un homme...Charles se tenait là, lui savait peut être ce qui était arrivé à sa propre fille.

Son père se trouve en ce moment dans cette salle, je ne sais si le moment est bien indiqué pour aller le lui demander, il doit être lui aussi accablé.

Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 11/05/2011

Pour un peu il en aurait tiré sa lame et planté tout ce qu’il trouvait, tout ce qui pouvait bien passer à sa portée… après tout, étais ce la première fois qu’une esclandre armée se passait lors d’une cérémonie d’allégeance, surtout entre des nobles, qui par nature portent l’épée… mais qu’importe. Il avait soif de sang, ou plutôt soif de souffrance, du sentiment de puissance et de suffisance que provoque le fait d’écraser quelqu’un, d’entendre ses hurlements, de ressentir sa souffrance, de voir les expressions terrifiées de son visage, de sentir son ton implorant et suppliant et de s’accorder le luxe de refuser cette grâce. En cet instant il se sentait plus l’âme d’un boucher ou d’un bourreau que d’un prince ou même d’un duc. Et… cette jeune femme ferait sans nul doute une excellente victime… Elle venait de lui confirmer la mort, était à portée de main et qui plus est était de sexe féminin, donc, il était bien plus jouissif de lui faire du mal.

A nouveau le délicat visage de la Saint Ange passa dans son esprit. Avait il seulement pu lui dire tout ce qu’il pensait d’elle ? Il l’avait souvent couverte de compliments tous plus beaux les uns que les autres, malgré ses profondes protestations… elle avait toujours été trop modeste, trop humble, préférant son rôle de chevalier dans l’ombre alors qu’elle avait les capacités et la classe de monter tellement haut. L’avait il vénérée ? Peut être… en tout cas il l’avait admiré. Il s’était toujours sentit inférieur à elle malgré les honneurs qui l’avaient couvert d’un bout à l’autre de sa vie… et chacun de ses actes envers elle avaient toujours semblé être un immense injustice. Il aurait du l’épouser, envoyer bouler sa mère et… et voir l’espace d’un instant un sourire pétillant de bonheur se dessiner sur son visage… Mais jusqu’au bout il l’avait déçus.

Si tu n’en sais rien, tu me veux quoi ?

Oublié la fin de la phrase sur le père de SON ange, oublié la cérémonie d’allégeance, oublié le protocole, oublié le dauphin… seuls restaient ce foutu goût de sang, cette foutue envie de meurtre et de torture, cette foutue colère… Les bonnes manières, la politesse, les gens même, ces foutus bipèdes lents et inutiles qui encombraient sans cesse le tortueux chemin de sa vie, qu’ils crèvent tous ! Et si il en restait un seul seulement… il le tuerait. Il ne voulait qu’un exutoire à sa rage… souffrance, sexe, violence, tout tournoyait dans sa tête à en risquer l’explosion. Meurtre, torture, viol, les noires pensées se confondaient toutes en un seul cri qui signifiait « destruction » ou peut être simplement « annihilation ».

Exutoire… N’importe quoi, n’importe qui… et si possible une juste victime… le responsable de la chute de l’ange… fournissez lui ! Oui, fournissez lui… A moins qu’il n’y en ai pas. Mais non… impossible… elle n’avait pu mourir aussi facilement. Pas elle.

Exutoire.

Et oui... "Tous des enfants..." disait l'abbé sur son siège de pierre, au milieu de la place d'Antwerp ce matin la.
Des enfants gambadant sur un fond sombre. Bleu jadis et vert désormais... avec nombre de fils aussi solides qu'invisbles.

On ne l'avait pas vu on ne la verrait plus. La vérité était bien moins ailleurs qu'elle était partout.

Mais il fallait laisser passer l'oubli, car fugace : Il n'éxistait pas assez longtemps pour qu'on le compare au puits sans fond du jardin de son voisin.

Mais Charles ne vit personne ce soir la et repartit rejoindre son ami Eloïs.

And so gone with the wind...

La cérémonie se déroulait pour le mieux. Pas de scandales, pas esclandres, pas de pillage en règle du buffet... Ascalon, toujours debout devant son pupitre rayait minutieusement le nom des nobles qui s'étaient présentés et de ceux qui avaient envoyés des messagers.

La cérémonie n'était pas encore terminée, mais le soleil avait déjà commençait sa lente descente...

Le Héraut reconnu dans l'assistance Guillaume de Jeneffe, qui faisait là son grand retour, certains pensaient qu'on ne retrouverait jamais sa dépouille, mais il était bel et bien vivant. A ce moment là, Ascalon ne savait pas qu'il allait le recroiser quelques temps plus tard à Paris, à la Chapelle Saint Antoine.

Un jeune homme, dont le visage lui était inconnu, était également présent. Ascalon le regarda un instant, mais ce visage lui étant totalement inconnu, il continua de balayer du regard la grande salle.

Il la prenait pour qui cette tête couronnée, il pensait peut être qu'il pourrait arriver ici et se croire tout permis, se doutait il un instant que la spécialiste es torture à Tournai c'était elle, s'imaginait il un seul instant qu'elle se laisserait faire, toute frêle jeune femme qu'elle semblait être, ne jamais se fier aux apparences, et celui qui lui faisait face rouge de colère semblait l'avoir oublié.

N'avait il donc rien écouté de ce qu'elle venait de lui dire,trop aveuglé par une possible vengeance sur la mort de la dame en question, qui peut être avait finalement contracté une quelconque maladie dont elle n'avait sur guérir.

De toute façon de lui elle s'en fichait éperdument, tout ce qui l'intéressait elle, c'était l'avenir de Gailen, rien d'autre, et si le blondin avait des envies de meurtre, ce n'était pas son problème, si il espérait un instant pouvoir se défouler sur elle, il se fourrait le doigt bien profond dans l'oeil.

Savoir quels sont vos projets concernant Gailen.

[Pendant ce temps, sur la ligne Paradis]

Marde ! Il (le chevalier) l'avait reconnue ! Avoir manqué de peu la collision frontale avec la famille (père et fille) de Jeneffe avait déjà mis l'aspirante blanche* dans l'embarras. Mais assortie à une reconnaissance mutuelle, la bourde paradisiaque fit passer le teint légèrement rose de Krystel à l'écarlate. Fort heureusement, quelques mouvements respiratoires suffirent à lui rendre sa couleur originelle. La demoiselle finit même par décocher un sourire au chevalier et à sa fille (qu'elle salua à son tour d'un signe de la main). Elle laissa alors le chevalier prêter une longue, très longue allégeance au Comte, tandis qu'elle se rapprochait doucement de la sortie.

Un bruissement de tissus la fit stopper net. Elle haussa un sourcil. Un blondinet à manteau bleu entrait dans la salle. Son visage ne lui était pas inconnue (ô Curia, que tu ne lui manquais pas !). La jeune fille réussit à conserver une figure suffisamment impassible pour paraître indifférente. Car indifférente à cette arrivée, Krystel ne l'était pas. A chaque fois que la jeune fille apercevait le Dauphin, une funeste nouvelle tombait peu après.

Mais bien vite, la Vicomtesse de Renaix fut entreprise par l'altesse. Une discussion s'engagea alors entre la brune et la blonde, discussion dont quelques bribes seulement parvenaient aux oreilles de l'Angélique. Colère et frustration agrémentaient le discours du Dauphin. De loin, on aurait presque cru qu'il désirait frapper quelqu'un.

La jeune fille fit un signe à Malycia, lui demandant par là si tout allait bien et si elle avait besoin d'aide. Comme si Malycia avait besoin d'aide. Comme si Krystel allait distribuer des baffes à la blonde altesse s'il lui arrivait un coup de sang... Mais enfin, solidarité flamande et féminine obligeait, la jeune fille devait proposer son aide. Et tant pis si elle était acceptée ou refusée.

[* Cohérence temporelle]

Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 14/03/2010

La mort dans l'âme, il avait pris le chemin de Bruges. Personne ne pouvait se douter du chaos de sentiments qui transformait le jeune coeur du d'Arduilet en champ de ruines. Il avait passé des mois au couvent, pour des raisons de santé, et lorsqu'il en était sorti, une lettre l'avait accueilli, à son domicile de Tournai. Sa mère, son Ange, son Chevalier, avait rendu son dernier soupir, encore une fois loin de lui. Orphelin d'un père qu'il n'avait connu mais qu'il avait élevé au rang de héros, il devenait orphelin tout court, maintenant d'une mère, qui lui avait souvent manqué et qu'il avait toujours adulée. Il avait eu envie de hurler à la mort, et même Emma avait compris son désarroi, elle qui l'aimait trop, l'aimait mal, mais qui ne l'avait jamais abandonné. La vieille femme n'avait pas dit un mot, l'avait juste serré fort, de ses mains moites des larmes qu'elle tentait de sécher. Et Gaïlen s'était laissé faire, pleurant sur cette absence qui l'avait fait souffrir depuis sa naissance, et qui aujourd'hui devenait éternelle.

Et les jours avaient passé. Il s'était muré dans un silence aussi profond que la tombe de sa mère, cette tombe qui n'existait pas encore, son corps pourrissant quelque part dans ce Royaume de France dont il ne connaissait rien. Une autre lettre lui était parvenu. Le testament inachevé de sa mère, et jamais déposé en hérauderie. Il se sentait démuni devant l'incroyable mic-mac administrativo-juridique qui l'attendait. Alors, sur les conseils avisés d'Emma, il avait écrit une lettre, une seule. Non, pas à sa grand-mère qu'il adorait mais à qui il ne savait quoi dire en cet instant. Pas à ce grand-père dont il avait fait peu à peu connaissance épistolaire. Il avait écrit à son tuteur. Cet homme que sa mère avait toujours aimé en silence, en cachette, qu'elle avait choisi pour guider son fils si un malheur lui arrivait, en faisant de lui le parrain avant le tuteur. Cet homme, il ne le connaissait pas, ou si peu. Il avait un souvenir effacé de sa seule rencontre avec lui. Et c'est peut-être pour cette raison qu'il avait décidé de lui écrire, à lui et pas à la seule famille qui lui restait.

Finalement, cet homme lui avait répondu, et l'attendait à Bruges. Gaïlen avait donc tout préparé pour s'y rendre, mais il lui restait une chose à faire avant. Revoir celle pour qui son coeur d'enfant avait battu, celle qui avait été sa seule vraie amie à Tournai, lui apprenant des choses que personne n'avait pris la peine de lui apprendre, pas comme ça, non. Et du haut de ses douze ans, il ne savait pas trop ce qu'il ressentait pour Malycia, mais il avait simplement besoin de la revoir. Alors, il a fait le tour des tavernes de la ville, jusqu'à voir sa silhouette dans l'une d'elle. Et pendant quelques temps, il n'avait plus ressenti la douleur de l'absence.

Cependant, quelque chose s'est indéniablement brisé en lui. Le gamin timide mais qui ne demandait qu'à vivre et être heureux avait laissé place à un jeune garçon qui n'avait plus envie de rire. Il voulait être un homme, un chevalier, un héros, mais il n'avait pas demandé à grandir de cette façon. Malycia l'avait compris. Et n'eut été son éducation stricte, malgré l'éloignement de celle qui aurait dû la lui prodiguer, il aurait serré sa Fourbe, celle que sa mère lui a interdit d'aimer, et il lui aurait montré à quel point il tenait à elle. Au lieu de ça, il lui a simplement déposé un baiser sur la joue, et était sorti, avec la promesse qu'elle aussi l'attendrait en la Capitale.

C'est elle, avant tout, qu'il cherchait des yeux en pénétrant la salle du trône. Il ferma les yeux un instant quand il la vit en pleine discussion avec celui qu'il reconnut immédiatement. Prenant son courage à deux mains, il s'approcha du duo, les épaules voûtés par un poids dont il n'avait pas conscience.

Malycia... Parrain...

Puis ses yeux firent rapidement le tour de l'assemblée, espérant y voir ses grands-parents, peut-être...

Le souffle d'une blanche paradisiaque l'effleura, attirant son attention; d'un regard elle comprit ce que cette dernière sous entendait par son petit signe, oui elles sont douées les flamandes pour parler avec les yeux et se faire comprendre, de l'aide, ce n'était pas vraiment ce dont elle avait besoin en cet instant, même si les yeux injectés de sang de son vis à vis ne pouvaient présager de bonnes intentions.
Tout de même il y avait assez d'hommes dans cette salle pour venir à son secours, mais en arriveraient il à cette extrémité, toujours est il qu'elle répondit au signe de Krystel par un autre voulant dire, restez tout de même dans le coin.

Passé ce petit intermède celui qui était le principal concerné par la conversation qu'ils menaient, faisait enfin son entrée, c'est à ce moment précis qu'elle le vit, son petit lionceau, celui qu'elle aimait taquiner, qui grognait quand elle le faisait, celui à qui elle avait offert un lance pierre et à qui elle avait appris à s'en servir.
Qu'il avait grandi, qu'il avait changé, pas possible Emma lui mettait du fumier de cheval dans ses chausses pour qu'il la dépasse presque maintenant, et dire qu'y a pas si longtemps il lui grimpait sur les genoux, ça ne serait plus possible maintenant.
Mais ce n'était pas que ça qui avait changé en lui, son regard aussi, il avait les yeux pétillants, et là, ils semblaient éteints, il portait sur lui le poids lourd qu'était la tristesse.
Son attention ne fut portée que sur lui, détendant ses traits, pour tenter un sourire attendri, saurait elle le distraire cette fois, chose qu'elle n'avait pas réussi lorsqu'elle l'avait revu.

Te voilà enfin.
Je faisais justement connaissance avec ton...parrain.

Elle n'emploierais pas cette fois le terme de tuteur, vu la réaction qu'avait eu le dit parrain, et ça ne ferait qu'amplifier la tristesse que ressentait Gailen.

Effrayée. Perdue oui, même si elle côtoyait ce monde si particulier depuis quelques temps déjà. Non pas qu'elle n'était pas à l'aise, mais elle n'était pas à l'aise. Elle ne maîtrisait pas encore tous les codes ni le cérémonial de la sphère dans laquelle elle évoluait, mais elle en connaissait au moins les principaux. Le temps ferait en sorte de parfaire à son éducation en la matière, afin qu'elle devienne aussi habile que la défunte Rose. Mais en attentant, la gêne lui faisait monter le rouge aux joues, tandis qu'elle posa désormais son regard sur le Comte Flamand. Et c'est avec regret qu'elle sentit le corps paternel s'éloigner d'elle. Aussi, ce fut en se faisant une pleine violence intérieure qu'elle s'interdit de le retenir. Après tout, il fallait bien qu'il remplisse son office.

Et la jeune poupée rousse se faire machinalement en pas en arrière - juste un petit-, de se redresser de toute sa petite hauteur - heureusement que sur ce point, elle n'avait pas hérité des gênes paternels - les mains serrées sur son giron et quelques boucles rousses tombant en cascade de feu sur ses épaules, elle suivi la lourde silhouette du Chevalier qui posa un genou à terre devant le trône comtal. Elle semblait comme hypnotisée par son géniteur, genou à terre, serein et loyal, et débitant une allégeance de trois pieds de long. Ce n'est pas l'allégeance qui la marqua le plus. Elle ne l'écouta pas vraiment. C'était de voir le Chevalier, ici, revenu après des années et faire son devoir comme s'il n'avait jamais été, au final, absent. Tout semblait naturel et l'homme ne faillit pas : aurait il pu? Non pas lui. Il n'en avait pas le droit, au risque de perdre tout son prestige, toute cette admiration dont il avait rallumé la flamme chez son unique héritière.

Et le temps semblait comme suspendu, même si l'atmosphère s'était apparement quelque peu allourdie par de nouvelles arrivées auxquelles elle ne prêta aucune attention. Même la Reyne n'aurait pas pu avoir l'honneur de son attention, quand bien même elle lui en était loyalement redevable. Alors un Dauphin, vous pensez bien qu'elle n'en avait cure. De toute façon, elle ne savait même pas qu'il était là. Et si elle l'avait su, elle se serait surement dit que les Von Frayner sont vraiment tous insupportables, car elle avait du en supporter un en guise d'escorte. Mais ce n'était pas le cas. Et le cas, là, c'était de regretter toutes ces années sans son père.
Père... sais tu ce que nous avons perdu toi et moi? Tu es là et je te regarde comme une petite fille, comme cette petite fille que tu n'as jamais connue et qui aurait du te suivre à chacun ou presque de tes pas. Petite fille à laquelle tu aurais du apprendre les obligations, les devoirs et les droits afférents à notre condition si noble. Comme j'aurais tant aimé que ce fut le cas. Te l'avouerais-je un jour? Et toi, m'avoueras tu un jour tout ce que tu as sur le coeur?

Comment remonte t on le temps?